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Et si la singularité était une manière de voyager et de photographier le monde ?

Il y a des moments de rupture qui ne font pas de bruit. Pas de grands fracas, pas de révélation divine. Juste un lent glissement. Comme si le sens s’échappait en douce.


C’est ce qui m’est arrivé en plein voyage. En Asie. Le genre d’aventure qu’on fantasme : L’odeur du dépaysement, les grands paysages, les promesses d’inconnu…

Et pourtant. À force de sauter d’un site touristique à l’autre, de collectionner ces sites « à faire ». Tout se ressemblait. Les temples, les rues, les repas. Même les gens autour de moi, tous venus chercher la même chose, semblaient faire partie du décor. Tout était balisé. La promesse d’évasion s’était noyée dans la foule. Quelque chose s’est cassé.


Le voyage avait perdu son sens. Et moi, j’étais à deux doigts de prendre un billet retour. Un genre de burn-out touristique.

Et puis, au bord du décrochage, j’ai pris un bus. N’importe lequel. Pour n’importe où. Juste pour me perdre autrement. C’est là que je suis tombé sur Antoine. Il ne faisait rien d’extraordinaire, justement. Il restait au même endroit depuis cinq jours. Il revisitait les mêmes lieux. Il prenait son temps. Moi, je me disais : mais il perd sa vie, ce mec ! Et puis j’ai regardé… mieux.


Antoine vivait chaque instant avec une légèreté déconcertante. Il n’était pas là pour cocher des cases. Il n’était pas là pour « voir plus ». Il était là pour vivre ce qui se présentait. Et chaque jour, c’était un peu différent. Même décor, nouvelle lumière. Même chemin, autre conversation. Une autre émotion. Avec lui, j’ai ralenti. J’ai commencé à voir, vraiment. À écouter. À rire sans rien attendre. Et j’ai compris que ce que je cherchais, ce n’était pas de voir le monde entier… mais de me sentir vivant dans chaque moment.


Ce voyage que je croyais avoir raté s’est alors rouvert. Grâce à cette manière de vivre. Et là, il y avait mon appareil photo. Mon tout premier. Jusqu’ici, je l’utilisais pour accumuler des images, des preuves d’avoir été là. Mais à partir de ce moment, il est devenu autre chose. Un témoin. Un compagnon. Une façon de retenir un détail, un regard, un moment précis, un rire, une sensation fugace.

Je ne le savais pas encore, mais c’est là que tout a basculé.


Photographe de voyage sur une plage dans la réflexion du sens


La photo comme empreinte de l’instant vécu


Des années plus tard, en regardant ces photos d’Asie, j’ai compris leur valeur. Elles ne sont pas très bonnes. Pas techniques. Pas "Instagrammables". Mais elles ont une force : elles racontent un vécu.


Elles disent que chaque histoire vécue est unique, même dans un lieu que tout le monde a vu.

Et là, j’ai eu un mot pour ce que je cherchais depuis le début.

La singularité.


Pas comme un effet de style. Pas une posture marketing. Non. Un constat.

Nous vivons des choses profondément personnelles, parfois invisibles, souvent inexprimées. Comme un mélange intime de contexte, d’émotions, d’interactions, de choix minuscules et de grandes décisions qui font qu’un moment, un geste, une personne, une histoire ne ressemble à aucune autre. La photo, quand elle est juste, peut rendre cela tangibles.


C’est ce que je cherche aujourd’hui dans chaque image que je produis.


Aujourd’hui, je photographie des singularités


Je suis devenu photographe indépendant. Mon métier, c’est de révéler. Pas d’inventer. Pas d’embellir. De révéler ce qui est là, mais qu’on ne voit plus toujours.

Je travaille pour des artistes, des artisans, des indépendants·es, des boîtes aussi — petites ou grandes. Et ce que je cherche, c’est toujours cette empreinte intime, ce relief discret, cette chose qui rend leur projet, leur visage, leur énergie profondément unique.




Ce n’est pas un style figé. C’est une posture. Observer. Écouter. Créer un espace dans lequel la personne peut être pleinement là. Et traduire cela en image.



Une photo, c’est une trace. Un passage. Une mémoire.


Ce qui m’anime aujourd’hui, c’est de mettre l’image au service de cette reconnaissance : montrer ce qui fait qu’un projet, une personne ou un instant vaut d’être vu pour ce qu’il est. Pas ce qu’il prétend être.


Car c’est là que tout se joue.

Pas dans la perfection.

Mais dans l’empreinte.

Dans ce qui vous distingue, même quand vous ne le voyez pas encore.

C’est inviter à regarder autrement.

Et, parfois, à se reconnaître.

C’est ça, la photographie de singularités.


Et si vous êtes prêts à révéler la vôtre, on peut en parler.




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Photographe professionnel à Nantes

© 2025 par Charley Vieira
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